Cette année, la rentrée littéraire, c’est 459 romans. Vous pourrez en retrouver une large sélection sur nos rayonnages et en numérique. N’hésitez pas à réserver ceux qui sont déjà empruntés ! Pour vous aider à choisir, on vous parle de quelques titres, des plus médiatisés aux plus confidentiels.
Le rêve du Jaguar de Miguel Bonnefoy : dans une langue très agréable, l’auteur nous narre une histoire familiale au Vénézuela. Depuis le père qui s’est fait tout seul, jusqu’à la fille en quête d’un ailleurs, en passant par la mère, première femme médecin de sa ville, cette famille suit la grande Histoire. Cette galerie de personnages magnifiques se confronte à la vision d’un pays entre dictature et révolution.
Madelaine avant l’aube de Sandrine Collette : voici un conte cruel dans un petit village perdu, loin dans les bois. On suit la vie de cette communauté, au quotidien tragique, luttant pour se nourrir. L’écriture et la narration sont très originaux. On souffre, on aime et on espère au rythme de ces êtres abandonnés des Dieux.
Houris de Kamel Daoud : le monument de la rentrée littéraire sur une page noire de l’Histoire de l’Algérie. On suit la tentative un peu désespérée d’une rescapée de la guerre civile des années 90 pour retrouver son passé disparu. Ce texte puissant raconte une histoire d’une grande profondeur, avec des personnages forts et ambivalents. Malgré l’horreur, le sexisme, la mort et la folie, la lumière est au bout !
Jacaranda de Gaël Faye : c’est le grand roman du génocide au Rwanda. L’après génocide est raconté au travers d’un jeune homme franco-rwandais depuis ses 10 ans jusqu’à ses 40 ans. Galerie de personnages éblouissante avec de très intelligentes ellipses qui font avancer le récit des années 90 à nos jours. Milan, le héros, se cherche une famille dans les décombres d’un pays : une sœur, un frère, une mère.
Nord Sentinelle de Jérôme Ferrarri : Véritable petite pépite de satire sur la vie d’une famille corse, médiocre et minable. La langue de l’auteur est le grand point positif de ce très court texte, incisif et jubilatoire. Son récit dénonce, tour à tour, le commerce de masse et la posture bête des nouveaux riches. Un bijou !
Il neige sur le pianiste de Claudie Hunzinger : si on retrouve l’univers feutré de l’auteur dans ce nouveau roman, on est cependant vite submergé par une mélancolie certaine. Servi par une langue juste et poétique, le récit nous entraîne aussi bien dans une réflexion sur le temps qui passe que sur le désir d’amour et d’harmonie, et dans la nécessité d’une nature préservée.
La Bedondaine des tanukis d’Isashi Inoue: une réédition savoureuse que l’on doit aux excellentes éditions Zulma. Plongez dans le Japon du XIX° siècle, où les malicieux tanukis rendent autant de services qu’ils jouent de tours aux humains. Dépaysement et fantaisie garantis !
Jour de Ressac de Maylis de Kerangal : sous prétexte d’une mort suspecte, la narratrice revient au Havre. Au fil de la froide déambulation du personnage principal est dressé le portrait de cette ville de béton. Un beau récit qui laisse parfois une impression un peu vide.
Cœur de Thibault de Montalembert : voici une belle construction pour raconter le rapport père-fils, dans les derniers jours de la vie du père. Un romancier s’interroge sur l’histoire de son aïeul, héros tragique de la première guerre mondiale. Plusieurs histoires s’enchâssent les unes dans les autres mais tout n’est qu’un prétexte à raconter ce père, et à faire le récit d’un impossible mystère.
Jessica seule dans une chambre de Joy Majdalani : les affres de l’amour et de la jalousie, décortiqués et détricotés par l’auteur qui nous offre un instantané des doutes de la jeunesse. Entre idéaux et contradictions, que veut vraiment Jessica ?
Hexes d’Agniezska Szpila : une épopée féministe aux allures de conte médiéval qui ne laisse pas indifférent. Une femme d’affaires perd crédibilité et pouvoir du jour au lendemain. Une société ancestrale de femmes voue un culte à mère nature... Un récit engagé qui dénonce le patriarcat avec une fantaisie crue et cruelle.
Célèbre de Maud Ventura : le récit de Cléo qui n’a jamais douté de son destin et qui nous le livre avec toute la cruauté dont elle a fait preuve pour parvenir au sommet. Des coulisses du succès programmé aux affres de la vie personnelle, rien ne nous est épargné. Ca grince, c’est fascinant et tragique.